Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Monsieur le Président, 
Madame l’ambassadrice, monsieur l’ambassadeur,
Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les députés, monsieur le président du groupe d’amitié,
Mesdames et Messieurs, 

C’est avec un immense plaisir et une grande fierté que je vous souhaite la bienvenue à l’Assemblée nationale. 

Quand, il y a 300 ans, en 1721, le marquis de Lassay fit bâtir cette demeure, il ne pouvait pas savoir qu’elle deviendrait la présidence d’une assemblée parlementaire ; mais ce fut bien sûr à un Italien qu’il fit d’abord appel, l’architecte Giardini : c’est dire à quel point vous êtes chez vous dans cette belle maison, dont les murs mêmes témoignent de l’ancienneté de nos échanges économiques et culturels.

Je suis d’autant plus heureux de vous accueillir ici que près de dix années se sont écoulées depuis la dernière visite d’État d’un Président de la République italienne. Bien entendu, les contacts entre nos deux pays se sont fortement développés et renforcés pendant cette décennie, et je crois pouvoir affirmer que quasiment tous les convives présents aujourd’hui ont eu l’occasion d’être en contact avec leurs homologues italiens au cours de ces dernières années. Je me suis moi-même entretenu, il y a deux semaines, avec mon homologue, M. Roberto Fico.

Nous savons donc quel a été votre rôle durant la période de tensions qu’ont traversée nos deux pays. Votre détermination et votre soutien sans faille à l’amitié franco-italienne ont constitué des éléments stabilisateurs, qui ont permis de lancer un nouveau cycle dans nos relations.

Votre visite à Paris nous donne également l’occasion d’évoquer l’engagement européen de nos deux pays, en particulier lors de la crise sanitaire qui nous a frappés si durement. 

Les défis sanitaires, économiques et sociaux engendrés par la pandémie ont mis l’Union européenne et son unité à rude épreuve. Non seulement nos deux pays ont fait preuve d’une solidarité exemplaire, mais Paris et Rome ont su faire partager un idéal de solidarité et ont porté une vision commune d’un projet d’intégration européenne. Nous savons que nous pouvons compter sur le soutien de nos amis italiens pour nous aider à porter ces valeurs lors de la prochaine présidence française du Conseil de l’Union européenne. 

Au nom de la représentation nationale, je souhaite dire une nouvelle fois l’attachement des Français à votre pays et l’importance que nous accordons à l’approfondissement des relations entre la France et l’Italie. 

L’Assemblée nationale est elle-même engagée dans un processus d’approfondissement de ses liens de coopération avec la Chambre des députés italienne. Les commissions de l’Assemblée nationale, notamment celle des Affaires étrangères et celle des Affaires européennes, ont engagé un dialogue fructueux avec leurs homologues de la Chambre des députés. 

Profondément convaincus que la diplomatie parlementaire doit trouver toute sa place dans le dialogue franco-italien, nous œuvrons à favoriser la connaissance réciproque pour bâtir une relation de profonde confiance. Je suis certain que l’ancien député que vous êtes sera sensible au travail mené par nos deux chambres.  

Cet échange me donne enfin l’occasion de saluer la mémoire de notre collègue commun, Giuseppe Garibaldi, dont les « Chemises rouges » ont combattu à la fois pour l’unité italienne et pour la République française : élu à l’Assemblée nationale il y a 150 ans, en 1871, dans quatre départements français, Garibaldi siégea également au Parlement italien, nous montrant qu’on peut fort bien se battre pour la liberté des peuples sans vouloir s’enfermer dans le nationalisme.

Dans le même esprit, je me réjouis de pouvoir aborder avec vous nos thèmes d’actualité, tout en célébrant la richesse des liens qui unissent nos deux nations. Et sans plus attendre, je lève mon verre à l’amitié franco-italienne.