Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Monsieur le Ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Monsieur le Président de l’Établissement français du sang,

Madame la Maire du Ve arrondissement de Paris,

Mesdames et Messieurs les Directeurs d’Établissements français du sang,

Mesdames et Messieurs les Soignants et Bénévoles,

Mesdames, Messieurs,

« Atteint de Bêta-thalassémie intermédiaire depuis petit, j’ai de l’anémie depuis toujours. C’est donc grâce à votre travail que je peux continuer à avoir une vie à peu près normale. » Akim, 25 ans 

« J’aimerais dire aux donneurs MERCI de prendre leur temps pour donner, pour moi et pour tous les autres. Sans vous, je ne pourrais pas vivre. »  Mathys, 13 ans.

« On dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Mais ça m’est arrivé. Aujourd’hui je ne peux plus donner alors que j’aurais plus que jamais envie de le faire. Alors donnez, pour votre père, votre mère, votre enfant, votre frère, votre sœur ou pour un inconnu dans le besoin. » Charlène, 35 ans.

Mesdames, Messieurs,

Ces témoignages sont ceux de personnes dont les vies ont été protégées, prolongées, parfois littéralement sauvées.

Ces voix, ces vies, ce sont celles d’enfants qui continuent à grandir, d’amours qui durent et qui perdurent, d’espoirs qui se prolongent.

Et tout cela, grâce à un seul acte. Un seul geste.

Celui de tendre la main, de retrousser sa manche, de donner un peu de son temps et de son sang – pour cet autrui qui est aussi une part de nous.

C’est pour célébrer et encourager ce geste, aussi simple que fondamental, que nous sommes ici aujourd'hui à l'Assemblée nationale.

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À quelques jours de la Journée mondiale du don du sang, nous sommes d’abord réunis ici pour faire le point.

Où en est donc aujourd'hui le don du sang en France ? Que disent les chiffres ?

Ils nous disent qu’en 2024, 2,7 millions de dons ont été effectués par 1,5 million de donneurs.

L’ensemble de ces dons permet à un million de patients par an d’être soignés, opérés, greffés, transfusés, après un accident de la route ou de la vie, après une hémorragie ou une greffe. 

Ce sang donné, c'est la vie continuée.

Mais, comme le rappelaient les Nations Unies lors de la dernière Journée mondiale du sang : « Si le besoin en sang est universel, l’accès au sang, lui, ne l’est pas. » 

C’est ainsi que cette année encore, face aux besoins grandissants, l’Etablissement français du sang a lancé un SOS pour trouver 60 000 nouveaux donneurs de plasma dès cette année et 180.000 d’ici 2028. En particulier en juin, à l’approche de l’été, quand les réserves s'amenuisent et quand les urgences s'aiguisent.

Comment, dès lors, sensibiliser au don de sang dès le plus jeune âge ? 

Comment accompagner la dynamique de solidarité partout sur le territoire ? 

Et comment mobiliser les jeunes sur les réseaux sociaux ? 

Telles seront justement les questions vives, et vitales, qui seront posées lors de ce colloque, dont je remercie tous les intervenants.  

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Tous ensemble, aujourd'hui, en ce lieu où bat le cœur de la représentation nationale, nous rappellerons, nous affirmerons, nous prouverons que le sang ne coule pas seulement dans nos veines.

Il circule dans les valeurs qui irriguent notre République.

Il est un acte d’humanité qui dit tout de ce que nous voulons être, ensemble : une société debout, vivante et solidaire.

Oui, nous pouvons être fiers de notre modèle français du don du sang.

Car en France, donner son sang est un acte de générosité gratuite, au sens premier du terme – comme en Espagne, en Italie, ou au Maghreb.

À l’inverse, dans certains pays, le plasma devient un véritable business et la pauvreté, une ressource biologique.

Dans ces pays, les plus pauvres n’ont pas d’autre choix que de vendre leur plasma, plus de 100 fois par an, pour 3000 dollars.

Non, le sang ne doit jamais devenir un marché. 

Non, le sang n’est pas une marchandise. 

Il ne s’achète pas, il ne se vend pas. 

Il se donne librement, fraternellement, humainement.

Et je suis fière que la France ait fait ce choix.

Un choix qui définit ce que nous voulons être : une France généreuse, désintéressée et altruiste.

Une France où chaque donneur peut se dire, avec fierté : « En une seule heure, j’ai sauvé trois vies », pour citer le slogan de l’Établissement français du sang.

Et qui répond à cet appel vital ? En premier lieu notre jeunesse – puisque plus d’un quart des donneurs ont moins de 30 ans (30% en 2024) ! Mais aussi les femmes : puisqu’elles représentent la majorité des donneurs (53 % en 2023), elles qui sont, le plus souvent, au cœur du soin et du lien.

À tous les donneurs ici présents, je veux leur dire merci : vous incarnez une France qui a du cœur et qui le prouve don après don, goutte après goutte. Vous ne cherchez pas la lumière, mais vous éclairez la République.

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Et bien entendu, je veux également vous remercier, Monsieur le Président de l’Établissement français du sang, vous et toutes vos équipes, pour l’action que vous menez.

Depuis désormais 25 ans, l’EFS, c'est une chaîne de vie, un maillage de 107 maisons du Don, y compris en Outre-Mer. 

Ce sont aussi 30 000 collectes mobiles qui sillonnent la France et qui chaque semaine, sur nos places de villages, dans nos entreprises, nos universités, et bien sûr aujourd'hui à l'Assemblée nationale, irriguent les veines de la République de solidarité et de fraternité. 

C’est cela, l’EFS : un service public du sang, au service de la vie.  

À tous les personnels, les soignants, les logisticiens, les chauffeurs, les secrétaires, les bénévoles, je veux vous dire : merci.

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Mais je veux aussi vous dire que l'Assemblée nationale est à vos côtés. Pas seulement en mots, mais en actes.

Car cette maison du peuple, qui est aujourd'hui la maison du don du sang, et que j’ai l'honneur de présider, sait se montrer à la hauteur pour vous seconder dans vos missions. 

En 2022, les députés ont été ainsi au rendez-vous de la responsabilité, pour abolir une discrimination infondée, qui empêchait des citoyens, sur le seul fondement de leur orientation sexuelle, de donner leur sang.

En mettant fin à cette stigmatisation, nous avons fait triompher la science sur l’ignorance, la raison sur le soupçon, la fraternité sur les préjugés.

De plus, la semaine dernière, une nouvelle pierre a été posée, par les députés, à cet édifice de solidarité.

Puisqu’a été adoptée, en première lecture, une proposition de loi transpartisane très concrète et qui repose sur un principe simple : donner son sang sur son temps de travail devrait être possible sans perdre un centime.  

Car la solidarité ne doit rien coûter au donneur : elle doit enrichir la société.

Pour avoir porté cette proposition de loi, je veux remercier mon collègue député Pierre Cordier. 

Je remercie également, pour son implication sur ces sujets au sein de la Commission des Affaires sociales, mon collègue Jean-François Rousset.

Dans une Assemblée morcelée, fragmentée, fracturée, je tiens aussi à souligner que cette proposition de loi transpartisane a été adoptée à une très large majorité (125 voix contre 12), après avoir été portée, dès l’origine, par neuf groupes parlementaires. 

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Au-delà de ces avancées législatives, l’Assemblée nationale prend bien sûr toute sa part, fût-elle modeste, aux collectes de sang de l’Établissement français du sang.

Aujourd'hui même, et comme nous le faisons deux fois par an, nos personnels, comme nos députés et les assistants parlementaires, sont ainsi conviés à se retrousser les manches – au sens le plus littéral – pour participer à ce grand élan de solidarité.

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Mesdames, Messieurs,

C’est cela, au fond, donner son sang. C’est suspendre l’égoïsme, pour faire place à l’humain. C’est dire, dans un monde archipélisé ou fracturé : je suis là. Pour toi. Même sans te connaître.

Et faire ce geste, c’est sans doute la plus belle définition de notre res publica, notre « chose commune ». Ce lien invisible mais indestructible qui fait, de chacun de nous, un maillon d’une chaîne de fraternité humaine.

Comme le disait Winston Churchill avec sa lucidité coutumière, « on gagne sa vie avec ce que l’on reçoit, mais on la bâtit avec ce que l’on donne. »

Alors à tous les bâtisseurs d’aujourd'hui et de demain, je tenais à être présente parmi vous pour vous dire simplement : merci.

Merci de bâtir, merci de donner, merci de vous engager.

Je vous souhaite d’excellents travaux et déclare ouvert ce colloque.