Galerie des Fêtes
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Madame la Préfète, Administratrice supérieure des TAAF,
Madame la Ministre de la Mer et de la Pêche,
Madame la Ministre des Outre-mer,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames, messieurs, chers amis Taafiens,
« L'île Saint-Paul, l'île Amsterdam, l'archipel Crozet, l'archipel Kerguelen, la terre Adélie et les îles Bassas da India, Europa, Glorieuses, Juan de Nova et Tromelin forment un territoire d'outre-mer doté de la personnalité morale et possédant l'autonomie administrative et financière. Ce territoire prend le nom de Terres australes et antarctiques françaises. »
Tels sont les termes actuels de l’article 1er de la loi du 6 août 1955 – une loi que les députés votèrent, il y a 70 ans, à quelques pas de vous, dans l’hémicycle de l'Assemblée nationale.
Et si ces terres du bout du monde, ces Outre-mer de l’Outre-mer, ont été inscrites également dans notre Constitution en 2003, ce n'est pas un hasard : c'est aussi en reconnaissance de l’importance stratégique vitale et cardinale qu'elles ont prise au XXIe siècle.
Importance géopolitique tout d’abord : car grâce aux TAAF, la France, ce pays-monde, ce pays-archipel, administre un domaine océanique de plus de 2,2 millions de km², soit quatre fois la superficie de l’Hexagone. C’est ainsi grâce à ces terres émergées et gelées que notre pays détient le deuxième plus grand domaine maritime au monde.
Importance scientifique et écologique, ensuite. Pensez-y : la moitié de la population mondiale de 7 espèces ou sous-espèces d’oiseaux marins ne vit que dans nos TAAF. Et il y a presque autant de manchots papous et royaux, gorfous sauteurs, éléphants de mer, et autres albatros de Carter ou d’Amsterdam vivant dans les TAAF que de… Français.
C'est pour protéger cette biodiversité unique que la France a créé, en 2006, l’immense réserve naturelle des Terres australes, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Terres de diversité biologique, les TAAF rayonnent aussi d’une étonnante diversité… culturelle et linguistique. Puisqu'on y parle une langue bien unique : le « taafien ». Sous l’égide de « l’Adsup », on « élingue » et on « slingue », on « manipe », on « s’ensouille » et on « se désensouille ». Et aux Kerguelen, en cas d’accident au Cinéker, pas de panique, le Pimponker vous mènera au Samuker. Bref, il faudrait une épreuve de Taafien au bac!
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Chers tous, pour la tenue de ce colloque et de cette exposition qui mettront à l’honneur la richesse époustouflante de ce patrimoine, je remercie la Préfecture des TAAF ainsi que le Groupe d’études présidé par mes collègues Clémence Guetté et Jimmy Pahun.
Aujourd'hui, dans le cœur battant de notre démocratie, nous porterons ce message essentiel : si 12000 kilomètres nous séparent physiquement de ces terres, jamais elles n’ont été aussi proches de nous par les enjeux qu'elles portent - l'urgence écologique, la connaissance scientifique, la souveraineté stratégique.
C'est pourquoi nous tenions à ce que cette histoire et ces défis soient présentés et exposés ici, à l'Assemblée nationale, pour mieux les faire connaître au grand public. En effet, grâce à la politique d’ouverture de l'Assemblée que nous avons initiée depuis 2022, des centaines de visiteurs, de tous âges, pourront découvrir chaque jour ces trésors du bout du monde.
Et comme vous, j’en suis convaincue : mieux faire connaître les TAAF, c'est mieux les protéger.
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Mesdames, Messieurs, chers amis Taafiens,
En 1984, le chef d’escadron Jean-Jacques Laroza édicta les 12 commandements de Crozet.
Permettez-moi d’en citer 4, qui, je l’espère, sauront guider vos débats :
« Avoir le culte du travail bien fait »
« Aiguiser sa curiosité de tout et de tous »
« Concilier compétence, rigueur et bonne humeur »
Et le dernier : « S’épanouir et réussir »
Je vous souhaite donc plein d’épanouissement et de réussite lors de ce colloque. Vive la République, vive la France - et bien sûr vivent les TAAF !