Lundi 16 juin 2025
Discours
Discours
Ouverture de la session plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande
Dimanche 25 mai
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Mesdames et messieurs les membres du Bureau,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président du Conseil Départemental des Yvelines,
Mesdames et messieurs les maires et élus locaux,
Monsieur le délégué national de l’Ordre de la Libération,
M. le commandant militaire du Palais-Bourbon, Général,
M. le commandant de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Général,
Monsieur le Secrétaire général de l’Assemblée et de la Présidence,
Madame la Secrétaire générale de la questure,
Monsieur le Secrétaire général de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque,
Madame la Directrice du musée de la Libération de Paris-musée du général Leclerc-musée Jean Moulin,
Mesdames et Messieurs les présidents et représentants d’associations,
Mesdames et Messieurs les descendants des libérateurs du Palais-Bourbon,
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualités,
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes le 25 août 1944 à Paris.
Le jour de gloire est arrivé.
La veille, la 2e division blindée du général Leclerc a franchi la porte d’Italie.
Leur ordre de mission : libérer Paris et ses lieux autant stratégiques que symboliques.
Parmi eux, le Palais-Bourbon – métamorphosé en Fort-Bourbon.
Car le cœur de la république parlementaire a été dévoyé en sinistre bastion nazi. Sur les toits, des DCA menacent le ciel et des mitraillettes guettent à chaque fenêtre.
En vérité, c'est depuis « l’étrange défaite » que la Chambre des Députés est défigurée.
Sur la Colonnade, une immense banderole proclame dans la langue de l’Occupant : « L’Allemagne gagne sur tous les fronts. »
L’hémicycle fut même utilisé, ou plutôt profané, à 17 reprises. Y furent diffusés de la propagande nazie ou des discours d’Adolf Hitler. Le buste du Führer trône alors sur le Perchoir.
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Alors ce 25 août 1944, l’heure sonne.
L’heure de clore ce chapitre de haine et de honte.
L’heure de ressusciter la République.
Depuis les Invalides, l’assaut est lancé sur deux fronts. Côté Seine, les Sherman affrontent un déluge de fer et de feu.
Dans ce chaos, la bibliothèque de la Chambre est éventrée par un obus. 35 000 ouvrages partent en cendres. Mais d’autres soldats, les soldats du feu, dirigés par le capitaine adjudant-major Boullet, bravent l’enfer. C’est grâce à eux si nous pouvons encore admirer le ciel de Delacroix dans notre bibliothèque – que nous venons de restaurer et de magnifier.
Côté rue de l’Université, la progression est lente, haletante, violente ; chaque mètre est une conquête.
Le général de Gaulle se tient tout près, au ministère de la Guerre.
Il dépêche en renfort son escorte personnelle. Le lieutenant Yvan Matousek. Puis Achille Peretti, directeur-adjoint de la Sûreté nationale, nom de code « Ajax », et maître du contre-espionnage.
De Gaulle le décrira comme « un officier d'une intelligence brillante, d'un entrain légendaire ». Et par un de ces échos dont l’histoire détient le secret, Achille Peretti sera élu, en 1969, Président de cette même Assemblée qu'il arracha aux Allemands, 25 ans plus tôt. Je salue ici sa famille, avec gratitude.
Comme je salue les descendants du lieutenant Etienne Mantoux, jeune économiste brillant et auteur d’une thèse très critique sur Keynes. La veille, c'est lui qui, avec le Capitaine Callet, de son Piper Cub17, lâche héroïquement sur la Préfecture de Paris le message du général Leclerc aux FFI : "Tenez bon, nous arrivons".
Le 25 août, porteur de l'un des 10 ordres de reddition allemands, il se rend au Palais-Bourbon, fait déposer les armes, évacuer les blessés et rassembler les prisonniers, en coordination avec les forces présentes. Voulant combattre plutôt qu'accepter un poste brillant, il meurt sur une route de Bavière, le 30 avril 1945. À 8 jours de la capitulation nazie.
Plongé également dans cette mêlée d’acier et de courage, l’aspirant Paul Willing témoigne se sentir « aussi vulnérable qu'un matador entrant dans l’arène ». Mais le matador s’élance, le bras levé, sur la place du Palais-Bourbon déserte.
Et ce moment devient mémoire. Car un illustre photographe l’immortalise - un certain Robert Capa, qui suit cette équipée comme on suit une épopée.
Peu de temps après, un autre nom déjà passé à la postérité arrive – cette fois du côté Seine, cour du Pont.
C'est de Gaulle !
Non pas Charles ; mais l’enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle, fils du général.
À 23 ans, Philippe de Gaulle devient donc parlementaire au sens originel : pour parlementer avec l’ennemi. Mais un officier allemand lui déclare en anglais : « Nous souhaitons nous rendre aux Américains. »
Et de Gaulle de répondre en français : « Il n’y a pas d’Américains à Paris. Vous vous rendez aux troupes françaises du général Leclerc. »
L’acte de reddition de Fort-Bourbon est signé à 17 heures. L’Assemblée outragée, l’Assemblée brisée, mais l’Assemblée libérée.
Depuis 2019, une plaque en Galerie des Fêtes rappelle cette reddition, et rend hommage à Philippe de Gaulle.
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Aujourd’hui, avec cette deuxième plaque, nous rendons un hommage collectif à tous les libérateurs du Palais-Bourbon qui risquèrent leur vie pour que vive la France.
Les honorer, c’est honorer notre mémoire à tous.
Car l’histoire de la Résistance et de l'Assemblée nationale s'entrelace avec celle de la République, et donc avec nos propres vies.
Cette histoire vibre aussi en moi – et en cet instant, je pense à mon grand-père Kalman, qui en août 44 participait à la libération de Cluses avec ses frères d’armes des Glières.
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« Quoi qu'il arrive », disait le général de Gaulle, « la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. »
Cette flamme, il nous revient de toujours la raviver. Surtout quand resurgissent les venins du nationalisme et de l’antisémitisme.
C’est pourquoi cette cérémonie est placée sous le double signe de l’ouverture et de la jeunesse.
La plaque que nous dévoilons est en effet apposée en un lieu doublement symbolique. Symbolique, parce qu’elle prendra place sur cette façade qui porte encore les impacts de balles ou d’obus d’août 1944. Il vous suffit de lever les yeux pour les voir.
Symbolique encore, car cette plaque marquera l’entrée du nouvel accueil du public de l'Assemblée nationale – et ces noms, cet hommage, feront partie des premières pièces d’histoire que les visiteurs verront.
Oui, cette plaque en Cour du Pont est elle-même un pont : un pont entre le passé et le présent, entre le peuple et son patrimoine, entre ceux qui ont résisté et ceux qui reprennent leur flambeau.
Et je m’adresse ici à vous, jeunes choristes ici présents. Vous donnez à cette Journée nationale de la Résistance son sens et sa substance, celui de la transmission.
Dans quelques instants, vous chanterez La Marseillaise et le Chant des Partisans. Vous vous êtes levés très tôt pour être là ce matin. Je veux vous en remercier, comme je remercie l’association Jubileo et les professeurs pour leur investissement formidable dans cette chorale citoyenne et mémorielle. L'Assemblée nationale est fière de vous.
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Mesdames, Messieurs,
Le 28 avril dernier, je me trouvais à Toul, en Lorraine, pour la restitution de travaux mémoriels de centaines de collégiens et lycéens.
Et ce jour, un homme est venu leur parler, Stéfan Lewandowski. Résistant, déporté, centenaire, il leur a dit cette phrase qui résonne en moi, et qui résonnera sûrement en vous, je le cite : « Quand une cause vous paraît juste, alors, soyez insubordonné. »
Alors puissions-nous dédier cette Journée nationale de la Résistance à tous les insubordonnés d’hier, d’aujourd'hui et de demain.
Vive la République, vive la France, et vive la Résistance.
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