Galerie des fêtes
^{Seul le prononcé fait foi}

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Mesdames et messieurs les maires et les élus,

Monsieur le Président du label national « Villages et Villes citoyennes »,

cher Julien Goupil,

Mesdames, Messieurs,

« Le droit incarné, c’est le citoyen. »

Cette maxime de Victor Hugo concentre toute la quintessence µde ce mot fraternel et universel de « citoyenneté ».

À lui seul, il est un programme et une promesse.

Une promesse qui prit vie et chair avec la Nation tout entière, en 1789.

Lorsque les députés du Tiers État se constituèrent en Assemblée nationale ;

lorsqu’ils refusèrent de reculer, sinon devant la « puissance des baïonnettes », pour citer la formule immortelle de Mirabeau ;

et lorsque le 26 août 1789, l'Assemblée nationale proclama les droits de l’homme et du « citoyen ».

Depuis lors, la citoyenneté irrigue les veines de notre République. Elle est son âme, son armature - jusque dans notre Constitution de 1958, dont l'article 1^er proclame « l’égalité devant la loi de tous les citoyens ».

Cette exigence d’égalité, l’isonomia des Athéniens, est le fil d’Ariane de nos libertés : libertés d’expression, de réunion, d’association. Mais aussi de nos droits, ceux du Préambule de 1946 : droit à la formation, à la santé, au travail.

Cependant, être citoyen, c’est aussi remplir des devoirs. Devoir de défendre la Nation. Devoir de contribuer à l’impôt.

Devoir de respecter la loi – un devoir qui est aussi une liberté, car citer Rousseau, « l’obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. »

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Cependant, et pendant trop longtemps, la citoyenneté fut un privilège plus qu’un acquis.

Il fallut la révolution de 1848 pour que l’esclavage fût aboli et pour que le droit de vote fût accordé à tous les hommes.

Quant aux femmes ? Il fallut presque un siècle de plus pour qu'elles deviennent électrices et éligibles. C'est-à-dire citoyennes à part entière, et non citoyennes à part.

Alors même que dès 1791, Olympe de Gouges, dont le buste veille près de nous dans la Salle-des-Quatre-Colonnes, proclamait les Droits de la Femme ET de la Citoyenne.  

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Aujourd'hui, cette idée lumineuse et généreuse de citoyenneté serait, pour certains, minée, érodée, usée.

Et pourtant… En vous voyant si engagés, si passionnés, je suis résolument optimiste.

Dès 2017, dans une étude sur la citoyenneté, le Conseil d’État réfutait cette rengaine de « crise de la citoyenneté », soulignant la vitalité et l’inventivité des initiatives locales.

Et cette vitalité citoyenne, c'est vous, maires, élus, citoyens engagés dans l’associatif, qui l’incarnez !  

Oui, notre citoyenneté affronte des épreuves, mais avec vous, elle fait magnifiquement ses preuves !

Cette effervescence citoyenne, cette sève qui irrigue notre arbre républicain, elle vit sur tous nos territoires.

Elle vit par exemple à Villepreux, où le maire Jean-Baptiste Hamonic, que je salue, a lancé avec succès une Semaine de la citoyenneté.

Elle vit à Poissy, toujours dans les Yvelines, où se déploient auprès de notre jeunesse les Passeports du civisme, comme dans 300 communes.

Cet engagement citoyen, je l’ai aussi vu et vécu dans l’Yonne, à Sommecaise - un village de 380 habitants. J’y ai rencontré Karine, qui tient un café multiservices – c'est-à-dire un lieu de vie, de lien, de citoyenneté.

Ce café est né grâce à l’association « 1000 cafés ». Et je tiens justement à saluer la force de notre tissu associatif. J’en suis issue. Il m’a formée. Il m’a forgée. Et j’en suis fière.

Voilà la France que nous chérissons. Celle des bâtisseurs, pas des fossoyeurs. Celle qui nous oblige parce qu'elle nous élève.

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Et où bat le cœur de cette citoyenneté vécue ? Dans nos communes, ces véritables "berceaux de la citoyenneté" – pour citer la belle expression de votre association « Empreintes Citoyennes ».

C’est pourquoi je salue les près de 50 maires présents aujourd’hui, et les élus venus de plus de 100 communes.

Vous êtes les premiers passeurs de citoyenneté. Les tisseurs du lien civique.

Votre engagement trouve aujourd'hui une consécration nationale avec le Label "Villages et Villes Citoyennes" que nous décernons.

Un label qui se mérite - puisque sur 800 candidatures en moins de trois ans, seules 71 communes ont été labellisées.

Et parce que vous savez combien je suis attachée à nos Outre-mer, je me réjouis que Fort-de-France et Saint-Claude fassent partie des heureux élus. Saint-Claude dont je salue la maire ici présente, Lucie Weck-Mirre !

Je voudrais aussi féliciter les 16 communes labellisées aujourd'hui.

Chacun de vous, ici, représentez des régions ou des sensibilités politiques différentes ; mais vous avez tous un point commun.

Vous avez la République au cœur.

Vous avez fait de l’éducation à la citoyenneté une priorité municipale. Vous avez transformé vos communes en laboratoires vivants de la citoyenneté active. Pour tout cela, merci et bravo.

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Cher Julien Goupil, ce dont vous êtes le plus fier avec « Empreintes citoyennes », c'est d’avoir suscité ce que vous appelez, en maniant l’oxymore, une « contagion heureuse ».

C'est en effet ce virus bienfaisant de l'engagement citoyen que vous propagez grâce à toutes les initiatives lancées pour accompagner les élus : webinaires, formations, podcasts… et même une BD.

Mais la réussite qui vous tient peut-être le plus à cœur, c'est d'avoir multiplié les cérémonies de citoyenneté. Ce moment solennel où de jeunes majeurs reçoivent leur première carte électorale - comme un passeport pour l’engagement, un viatique pour leur vie civique.

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Mesdames, Messieurs,

Notre évènement est symbolique par sa date comme par son lieu.

Par sa date, car il se tient un an avant les élections municipales.

Et par son lieu : puisqu'il est accueilli à l'Assemblée nationale, là où tout a commencé. Et là où tout doit se poursuivre.

Cette maison du peuple souverain, j'ai eu l'ambition d'en faire pleinement, passionnément, la maison vivante de la citoyenneté.

C'est pourquoi j'ai ouvert en grand nos portes et créé les Assemblées des idées, ces débats citoyens tous les deux mois. Il y a 15 jours encore, pour débattre de la relation transatlantique, cette salle était pleine à craquer et bruissait d'intelligence collective.

C’est aussi pour faire vivre la citoyenneté que j’ai doublé notre nombre de visiteurs. Car la citoyenneté s’apprend aussi dans les lieux qui font la loi.

Et c’est toujours pour cette éducation à la citoyenneté que je multiplie les initiatives, à l’image du Parlement des Enfants qui apprend, à chaque futur citoyen, la fabrique de la loi. Je plaide d’ailleurs pour que l’éducation civique devienne une priorité nationale, en y consacrant plus d’heures et des enseignants dédiés. Cela aura certainement un coût, mais la citoyenneté n’a pas de prix !

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Mesdames, messieurs,

Quand je vous vois ici, déterminés, engagés, passionnés, oui, je suis optimiste pour notre République et notre citoyenneté.

Votre état d’esprit, je l’ai fait mien.

Celui d’être « pour » plutôt que « contre ».

Celui de toujours être force de propositions, d’inspiration, de solutions.

Celui de porter, ensemble, cet "amour des lois" dont parlait Montesquieu, cette volonté de "préférer sans cesse l’intérêt public au sien propre", qui était pour lui le cœur du civisme.

C'est cette énergie citoyenne que je salue en vous. Elle est notre héritage et notre horizon, notre mémoire et notre promesse. Merci.