Vernissage de l’exposition "Portraits d’Iran, pierres vives d’un monde en mutation"

Mardi 7 mars

Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames, messieurs,

À la veille de la Journée internationale des femmes, j’ai tenu à ce que l’Assemblée nationale salue le courage de nos sœurs iraniennes en lutte pour leur liberté, malgré la répression qui s’est abattue sur elles. 

Au nom de la Représentation nationale, je veux rendre hommage à la bravoure des citoyennes d’Iran, qui ne demandent qu'à vivre libres. La France est dans son rôle quand elle veille au respect des droits fondamentaux, partout dans le monde. Avec ses partenaires européens, notre pays a adopté cinq trains de sanctions contre les responsables de cette répression criminelle. Et l’Iran a été exclu de la Commission des Nations unies sur la condition de la Femme. 

En tant que Présidente de l’Assemblée nationale, j’ai estimé que les députés français avaient le devoir de réagir. Dès le début de la session, le 4 octobre dernier, j’ai demandé à mes collègues d’observer une minute de silence dans l’hémicycle, à la mémoire de Mahsa Amini et des autres victimes du régime en place.

Le 28 novembre, à l’unanimité, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de résolution en soutien au mouvement pour la liberté en Iran. Puis, à mon initiative et en vue de défendre les manifestants emprisonnés, une campagne de parrainage a été lancée auprès des députés. Armita Abbasi, que je parrainais, a été libérée peu de temps après ; d’autres défenseurs de la liberté ont suivi. Peut-être y avons-nous modestement contribué.

Ces femmes et ces hommes défendent le même idéal que nous, celui de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Je le dis depuis le début : il ne s’agit pas de stigmatiser un pays ou un peuple, mais de les libérer d’un régime despotique qui opprime toute une nation, toute une culture. 

La grande civilisation perse aspire à la modernité, qui se confond avec l’exercice des libertés démocratiques, et pour le montrer, je suis heureuse d’accueillir ici, grâce à la députée Violette Spillebout, un artiste : Alexandre Arminjon, que je salue.

Oui, je crois que l’art a la vertu d’éveiller les consciences et de nous ouvrir les yeux. Sans Picasso, on ne parlerait plus de Guernica… C’est pourquoi j’ai voulu ouvrir l’Assemblée nationale aux artistes, aux artistes contemporains qui abordent les problématiques de notre temps : après Prune Nourry qui a figuré l’unité de l’humanité et de son environnement, après Christian Guémy alias C215 qui a illustré le drame ukrainien, c’est aujourd’hui Alexandre Arminjon qui nous donne à voir l’Iran d’aujourd’hui.

Alexandre Arminjon est d’abord un militant de la photo argentique, qu’il développe lui-même, en chambre noire. Son studio, Ithaque, porte le nom de l’île d’où partit Ulysse : comme le héros grec de l’Antiquité, Alexandre Arminjon est un voyageur avisé qui observe et comprend. 

Loin de combattre le cyclope, toutefois, il s’est fait cyclope lui-même à travers l’objectif de son appareil, pour nous rapporter sa vision du monde.

Ses premières pérégrinations l’ont conduit dans des lieux désertiques – l’Atacama au Chili, le Xinjiang en Chine –, où il photographiait sites et monuments, sur les traces des civilisations disparues. Puis, en Iran, il a vu de très anciennes cultures s’exprimer, s’incarner, en ces « pierres vivantes » que sont les êtres de chair et de sang saisis par son regard. Cette jeune fille aux gants de boxe, cette adolescente qui ose déployer sa chevelure au soleil, sont autant d’allégories de la liberté, de Mariannes orientales qui nous disent la synthèse d’un héritage millénaire et d’une puissante aspiration à vivre libres. Ces femmes que la République islamique voudrait tant reléguer, soumettre, nous regardent et nous interpellent avec une acuité extraordinaire.

Ces photos magnifiques ont toute leur place au Palais-Bourbon : elles montrent l’universalité du combat pour l’émancipation des femmes, pour l’émancipation de tous en réalité. 

Ces photos témoignent aussi de l’engagement de leur auteur, qui lorsqu’il ne voyage pas, prend le temps d’initier les jeunes des quartiers prioritaires à l’art délicat de la prise de vue et du développement. 

Je ne serai pas plus longue, les photos d’Alexandre Arminjon en disent plus que tous les discours. Sur sa pellicule il a fixé les trois grands thèmes de la nouvelle révolution iranienne : Femme, Vie, Liberté ! Trois mots qui, je vous l’annonce, vont s’afficher à l’entrée de l’Assemblée nationale, sur deux grandes bannières fixées rue de l’Université.

Je vous remercie.
 

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