Réception du Comité des signataires de l’Accord de Nouméa

 

 

Hôtel de Lassay
Seul le prononcé fait fois

Madame la ministre,Monsieur le Haut-Commissaire,
Monsieur le Président du Congrès,
Messieurs les présidents des assemblées des provinces Nord et des îles Loyauté,
Monsieur le président du Sénat coutumier,
Mesdames et messieurs les députés et sénateurs, chers collègues,
Madame et messieurs les présidents de groupe et membres du Congrès et des assemblées des provinces,
Mesdames, messieurs,

 

Comme je l’avais fait l’année dernière, je suis heureux de vous accueillir à la présidence de l’Assemblée nationale, et ainsi d’honorer et de perpétuer cette belle tradition républicaine qu’est devenue la réception du comité des signataires à l’hôtel de Lassay.

En nous réunissant ainsi chaque année, nous montrons tout à la fois la force et l’actualité des deux grands textes qui ont rétabli la concorde en Nouvelle-Calédonie : les Accords de Matignon du 26 juin 1988 et l’Accord de Nouméa, signé presque dix ans plus tard, le 5 mai 1998.

Deux textes courageux, exemplaires et féconds : grâce à eux, toutes les composantes de la société calédonienne ont pu dépasser les conflits hérités du passé pour, ensemble, par la voie constructive du respect mutuel et du dialogue, préparer l’avenir de l’archipel.

Devenue un « pays d’outre-mer », la Nouvelle-Calédonie a maintenant ses propres lois, débattues et votées démocratiquement par des institutions originales, propres à la Nouvelle-Calédonie. Parmi elles, le Congrès entretient naturellement des liens privilégiés avec l’Assemblée nationale.

Notre institution bénéficie de l’expertise du Congrès sur les particularités du droit de la Nouvelle-Calédonie et offre en retour au Congrès le soutien et l’expérience de ses services. Ces liens ont été formalisés par une première convention de partenariat signée en 2012 et nous venons à l’instant, avec le président Wamytan, de renouveler et d’actualiser ce partenariat en signant une nouvelle convention.

Au-delà de ce cadre institutionnel nouveau, l’Accord de Nouméa permet que le processus de consultation se poursuive, pacifiquement, équitablement. Soyez assurés qu’en tant que président de l’Assemblée nationale, je serai toujours là pour veiller à son bon déroulement et c’est aussi le sens de votre présence ici aujourd’hui.

Nous voici presque un an après le référendum de 2018 et je crois important de nous féliciter à nouveau du caractère pacifique qu’a revêtu cette consultation.

De même, au printemps dernier, les élections provinciales ont eu lieu dans des conditions très satisfaisantes. La Nouvelle-Calédonie, si longtemps terre de souffrance et de relégation, est maintenant terre de démocratie, ce que tous, nous pouvons saluer avec joie.

C’est dans cet esprit que doivent être tracées les perspectives de l’avenir institutionnel et politique de la Nouvelle-Calédonie. Elles passent d’abord, nous le savons désormais, par une deuxième consultation en 2020. La date n’en est pas encore fixée, mais ses conditions d’organisation sont justement à discuter entre vous, signataires de l’Accord de Nouméa. L’Assemblée nationale pourra si vous le jugez utile, et dans le champ de ses compétences, prêter son concours à la préparation de cette consultation. Au-delà, elle suivra avec toute l’attention nécessaire vos échanges sur ce que, demain, vous souhaitez conjointement construire.

Mais j’ai bien conscience que ces questions institutionnelles, aussi importantes soient-elles, ne sont pas le seul défi auquel est confrontée la Nouvelle-Calédonie.

Son développement économique est évidemment une condition essentielle pour construire un avenir pacifique.

Or, nous ne sommes plus au temps où tout reposait sur l’exploitation du nickel. L’agriculture, le tourisme, les services doivent se développer de manière équilibrée, dans le respect de l’environnement et le contexte propre aux puissances riveraines du Pacifique.

Parmi les voies à explorer pour favoriser ce développement, permettez-moi de mettre l’accent sur une question qui m’est chère. Début septembre, dans mon département éminemment maritime du Finistère, j’ai accueilli les membres du G7 parlementaire pour approfondir les enjeux économiques, scientifiques et environnementaux liés aux océans. Ces questions sont centrales pour la France, pour le Finistère comme pour la Nouvelle-Calédonie.

Les 19 et 20 septembre, répondant à l’invitation lancée par le Président de la République lors de sa visite au Japon de juin dernier, une importante délégation japonaise s’est rendue à Nouméa, pour la première édition du dialogue maritime global franco-japonais.

Nous le voyons bien, « l’économie bleue » n’est ni une abstraction, ni un mirage : les ressources océaniques recèlent d’infinies potentialités pour demain, et la Nouvelle-Calédonie en aura sa part, grâce aux choix qu’elle a fait en 1988 et 1998.

Je salue donc les signataires, en vous demandant d’avoir avec moi une pensée pour ceux qui nous ont quittés : Jacques Lafleur, Charly Pidjot, à qui doit tant la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui.

En signant, avec eux, l’Accord de Nouméa, en vous réunissant depuis pour le faire vivre, vous avez montré tout ce que peut accomplir l’esprit d’ouverture et de responsabilité.

En ce moment même, vous forgez le futur des nouvelles générations calédoniennes et le président de l’Assemblée nationale que je suis est fier de vous recevoir.

Je vous remercie.

 

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