Journée du livre politique

Samedi 25 mars

Hôtel de Lassay
Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Président, 

Monsieur le Premier ministre, 

Madame et monsieur les ministres,

Madame la Première Questeure, chère Marie Guévenoux,

Mesdames et messieurs les députés,

Madame la Présidente de Lire la politique, chère Luce Perrot,

Monsieur le Président de Lire la société, cher Cédric Landowski,

Mesdames et messieurs les membres du jury,

Mesdames et messieurs les auteurs,

Mesdames, messieurs, chère Brigitte Boucher,

La Journée du livre politique, dont c’est la 32e édition, fait quasiment partie de l’institution parlementaire aujourd’hui.

Quant au Prix des députés, il s’agit d’un processus délibératif très abouti, sans 49-3 ni vote bloqué – ce qui est rendu possible par l’absence de toute obstruction, observons-le bien. 

Depuis septembre en effet, nos jurés se voient à intervalles réguliers, ils délibèrent dans l’écoute et le respect mutuel, en vue de parvenir à un consensus : c’est la meilleure manière de procéder pour avancer.

Le consensus, en l’occurrence, c’est le choix de l’auteur et du livre primés : choix nécessairement difficile, déchirant, car tous les finalistes mériteraient d’être lauréats, ou lauréates…

Mais il faut choisir, c’est le lot de tous les responsables politiques ; et cette année, l’heureuse élue est : 
Sylviane Agacinsky, pour Face à une guerre sainte, aux éditions du Seuil.

Je vous demande de l’applaudir.

Chère Sylviane Agacinsky, en vous saisissant des relations entre le politique et le religieux, vous avez abordé courageusement la grande question du temps présent. En faisant appel aux ressources de la philosophie et de l’histoire, vous montrez comment la France, dans le respect de la liberté de conscience, est fondée à refuser des injonctions rétrogrades qui conduisent au voilement des femmes et à l’extinction de leurs libertés. Ainsi établissez-vous une distinction très nette entre la simple observation d’une foi religieuse et le projet politique djihadiste, qu’il nous faut combattre sans complaisance. 

Avec mes félicitations et au nom de l’ensemble de la représentation nationale, je suis heureuse de vous donner la parole.

 

Deuxième prise parole à l’occasion de la remise du prix spécial :

Mesdames, messieurs, chers amis,

Il faut toujours innover. C’est ce que je fais, depuis le début de ma présidence, en donnant carte blanche à des artistes au Palais-Bourbon, ou en organisant ici un cycle de débats ouvert à tous, « l’Assemblée des idées ». 

Il faut aussi avoir de la mémoire, en honorant les grandes voix de notre histoire politique et parlementaire.

Cette année, nous innovons en créant un prix spécial, tout en célébrant une grande dame à qui notre pays doit beaucoup : Simone Veil, dont les éditions Flammarion et l’INA publient le bouleversant témoignage : Seul l’espoir apaise la douleur. 

Une lecture indispensable, pour comprendre tout à la fois l’horreur concentrationnaire et la vitalité avec laquelle, dans l’après-guerre, les rescapés de la Shoah se sont investis dans la reconstruction et la modernisation d’une Europe dévastée. 

Dès le mois de novembre 2022, tout près d’ici, j’ai inauguré un buste de Simone Veil dans l’enceinte du Palais-Bourbon.

Au pied de ce buste, j’ai fait planter des rosiers Marie-Curie, sa variété préférée. En novembre, ce n’étaient que de frêles plants rabougris, à la merci du froid ; mais en ce début de printemps ils ont commencé à pousser et ne tarderont pas à fleurir, vivants symboles de cet espoir qui a toujours animé Simone Veil d’une extraordinaire énergie.

En déportation, et plus tard en butte aux attaques les plus basses, jamais elle ne s’est découragée : toujours elle s’est battue, pour sa survie, pour ses idées, pour les droits de toutes les femmes, pour l’Europe et la réconciliation franco-allemande. 

Ce prix spécial, au fond, reste un bien modeste hommage à celle à qui nous devons tant. Mais il a tout son sens dans le contexte que nous connaissons aujourd’hui.

Car les droits des femmes sont de nouveau en danger. 

En Afghanistan, en Iran, bien sûr, mais aussi dans de grandes démocraties où le droit à l’avortement est de plus en plus remis en question. Saluer la mémoire de Simone Veil, dans cette maison qui vient de voter à l’unanimité la constitutionnalisation de l’IVG, c’est témoigner que notre République tient à la grande loi de 1975 qui légalisa, enfin, l’interruption volontaire de grossesse en France.

Pour nous parler de Simone Veil, de sa vie, de son message, nous avons justement la chance d’accueillir ici son fils Pierre-François Veil, à qui je suis heureuse de donner la parole.

 

Troisième prise parole à l’occasion de la clôture de la matinée :

Mesdames, messieurs, chers amis,

À mon tour je voudrais d’abord féliciter notre lauréat(e) du Prix du livre politique, dont je salue le travail.

Je remercie aussi les membres du jury, ainsi que tous les auteurs et éditeurs qui se sont mobilisés, si nombreux, pour cette 32e Journée du livre politique. Merci à eux, ainsi qu’à Luce Perrot, pour ce rendez-vous réussi de la culture et de la politique : pour moi, l’une ne va pas sans l’autre.

Au cours de cette matinée, nous avons pu débattre sur une question d’une brûlante actualité : Réseaux sociaux, alliés ou ennemis de la démocratie ?

Rassurez-vous, je ne reprendrai pas, à cette heure avancée, les termes du débat. Je me contenterai d’observer que la question ne se pose pas pour le livre, dont l’histoire est intimement liée à celle de l’idéal démocratique. 

L’humanisme naît avec l’imprimerie, l’aspiration à la liberté fleurit avec l’édition d’ouvrages critiques et philosophiques au temps des Lumières, et les grandes figures de la Révolution furent d’abord des auteurs, avant de devenir députés. 

Les pamphlets de Sieyès ou de Mirabeau, les œuvres de Jean-Sylvain Bailly ou de Condorcet furent à la fois des livres et des actes politiques, qui en appelaient à l’intelligence humaine, à la raison, pour résoudre les grands problèmes politiques et sociaux de leur temps.

Dans leur sillage, combien de députés devenus écrivains ? Et aussi, de Lamartine à Aimé Césaire et d’Eugène Sue à Léopold Sédar Senghor, combien de grands écrivains ont absolument tenu à devenir députés ? 

Le plus célèbre, Victor Hugo, avait conscience de cette parenté entre les mots « livre » et « libre », il disait : 

« La pensée est plus qu’un droit, c’est le souffle même de l’homme. Qui entrave la pensée, attente à l’homme même. Parler, écrire, imprimer, publier, […] ce sont là les ondes sonores de la pensée. »

Et en 1878, devant conclure un congrès littéraire, il fit lui aussi le choix de la concision en déclarant : « La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. » 

Je ne dirai pas mieux que Victor Hugo ! Merci à vous tous qui avez fait rayonner les livres et la culture à l’Assemblée nationale, où les écrivains et les penseurs seront toujours les bienvenus pour nous aider à préparer l’avenir.

Je vous remercie.


 

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