Inauguration de l’œuvre « Convergence » du plasticien Pier Fabre

Mardi 3 octobre

Cour d'honneur du Palais Bourbon
Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les membres du Bureau,

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames, messieurs,

Une inauguration est par nature symbolique et celle-ci tout particulièrement. Car il n’était bien entendu pas possible d’installer discrètement une telle œuvre pour ne la dévoiler qu’aujourd’hui ; et ce qui aurait pu apparaître comme une contrainte est devenu un atout, puisque l’œuvre de Pier Fabre, que je salue, est visible ici depuis le 16 septembre, ce qui a permis aux visiteurs de la découvrir durant les Journées européennes du Patrimoine.

Ils furent ainsi plus de dix mille en un week-end à admirer, après les peintures de Delacroix et le plafond d’Horace Vernet, cette œuvre qui montre qu’ici l’histoire continue au présent, qu’il s’agisse d’art ou de politique.

Cette installation aux trois couleurs de la République est en effet suspendue en un lieu important de notre histoire parlementaire. C’est dans cette Cour d’honneur que, pour réunir les 900 élus du suffrage universel, fut bâtie en hâte la grande salle de séance de 1848 : ici parlèrent Lamartine et Victor Hugo, ici fut abolie la peine de mort en matière politique, ici l’ancien esclave Louisy Mathieu vint de Guadeloupe pour revêtir l’écharpe des représentants du peuple et clamer sa fierté de citoyen.

Aujourd’hui, c’est dans l’hémicycle que nous siégeons, mais Pier Fabre nous permet de nous dédoubler à travers cette installation cinétique qui symbolise, en somme, le travail parlementaire.

Composée de 577 fils se réunissant en un point unique, elle évoque en effet « l’élan, et parfois les turbulences, du travail des 577 députés qui œuvrent ensemble pour permettre à notre nation de s’élever, en s’adaptant à l’évolution constante du monde et de la société »

Cette œuvre porte d’ailleurs un titre plein de promesses :  Convergence. Oui, malgré tout ce qui nous distingue, malgré les dix groupes parlementaires de l’actuelle législature, les députés savent converger dès lors qu’il s’agit de l’intérêt général.

En cette rentrée parlementaire, cette installation me semble de bon augure et je veux en féliciter son auteur. Diplômé de l’École supérieure d’Arts graphiques, illustrateur, Pier Fabre exerce aussi le merveilleux métier de « créateur de cerfs-volants ». De l’Auvergne à la Corée du Sud, il est connu et reconnu pour la grâce de son travail qui, en osmose avec la nature, joue avec le vent, l’eau, la course du soleil, pour donner vie à de vastes champs de vibrations optiques et sonores, mobiles comme les éléments.

La Convergence, toutefois, est trop précieuse pour que nous la laissions s’envoler… Elle est solidement arrimée aux toits du Palais-Bourbon, par des nœuds de cabestan bloqués : les marins savent que c’est robuste. Et je remercie Pier Fabre d’avoir donné de sa personne, en participant personnellement à cet accrochage ambitieux.

Comme l’année dernière avec la sculpture de Prune Nourry dévoilée ici même, comme au printemps dernier avec Alexandre Benjamin Navet qui a illuminé le jardin des Quatre-Colonnes, l’Assemblée nationale accueille une œuvre et un artiste contemporains : cette politique d’ouverture que j’ai voulue se poursuit et se poursuivra tout au long de la législature, pour faire venir ici nos concitoyens, y compris ceux qui demeurent éloignés de la politique.

Demain, ce seront des comédiens comme Charles Berling et Bérengère Warluzel qui viendront célébrer le 65e anniversaire de la Constitution, en faisant dialoguer Léon Blum et le général de Gaulle dans le cadre de la Nuit du droit. 

En 2024, un prix de la photographie politique et un prix du court-métrage politique seront décernés pour la première fois. Et d’autres artistes, dessinateurs, plasticiens, photographes, apporteront leur touche à cette œuvre collective qu’est une année de législature à l’Assemblée nationale.

Merci de votre présence et de votre soutien : en changeant le regard porté sur l’institution, c’est le débat parlementaire, c’est la République que nous promouvons et que nous faisons aimer.

Convergeons donc pour saluer Pier Fabre, son œuvre et avec eux, les trois siècles d’humanisme qui ont façonné le Palais-Bourbon.

En cette occasion, je vous invite à écouter Jin Kim interpréter au violon notre hymne national. 

Je vous remercie 


 

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