^{Seul le prononcé fait foi}

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames et messieurs les champions,

Mesdames, messieurs, chers membres et supporters du Variétés Club de France,

Je suis très heureuse de vous accueillir ici, pour ce moment convivial par lequel je veux réaffirmer ma volonté d’ouvrir l’Assemblée nationale à la société civile : aux artistes, aux chercheurs, aussi bien qu’aux sportifs grâce à qui la Marseillaise a été chantée et applaudie dans tous les pays du monde.

En vous accueillant, l’Assemblée nationale ne fait d’ailleurs que respecter la loi Mazeaud de 1975, qui dispose, je cite, que « la promotion du sport constitue une obligation nationale ». Et je remercie Karl Olive, le roi de la lucarne, notre Ballon d’or parlementaire, qui a rendu possible cette rencontre. Le Variétés Club de France a pour devise « Intégrité, Honnêteté, Franchise, Courage » et je me dis que ces valeurs sont aussi les nôtres, celles en tout cas qui devraient toujours régir les échanges au sein de l’hémicycle.

En venant au Palais-Bourbon, vous faites aussi un retour aux sources ; car figurez-vous que c’est un député, un siècle avant la création du Variétés Club de France, qui a importé le football en France.

Il s’appelait Paschal Grousset. Ancien communard, déporté en Nouvelle-Calédonie, ce sportif toutes catégories réussit à s’évader à la nage… Plus tard, en exil en Angleterre, il s’intéressa aux jeux en usage dans les collèges britanniques, dont le football. De retour en France après l’amnistie des communards, en 1880, il l’imposa en France. 

Fondateur de la Ligue nationale de l’éducation physique, il préconisait la pratique du sport dans les écoles, une pratique populaire et non élitiste. Il était également favorable au sport féminin.

Du football à l’hémicycle, Paschal Grousset ne fut sans doute pas dépaysé. En séance aussi, nous avons nos passes, nos contres, nos tacles, nos meneurs de jeu, nos fautes, nos débordements, une arbitre – et il m’est déjà arrivé de distribuer quelques cartons jaunes. Je garde les cartons rouges pour plus tard…

Car chez les députés, la partie se joue surtout dans les gradins, et c’est à moi d’y mettre le holà – et surtout pas la ola… Certains députés mouillent le maillot, d’autres peuvent se retrouver cornérisés : la vie parlementaire est ainsi faite qu’on se croirait souvent sur la pelouse du Stade de France.

Je pourrais encore filer longtemps la métaphore, mais je ne vais pas jouer les prolongations : je préfère botter en touche et profiter avec vous de ce moment de convivialité. Comme le Variétés Club de France, je n’ai pas une conception punitive du sport et les troisièmes mi-temps font partie de la vie.

Bienvenue à la présidence de l’Assemblée nationale. C’est avec grand plaisir que je donne le coup d’envoi de cette rencontre.