L’Assemblée des idées Clôture du débat sur l’accroissement des inégalités : quels risques pour nos démocraties ?

Mardi 21 mars

Hôtel de Lassay
Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames, messieurs, chers amis, 

Ce n’est pas parce que c’est aujourd’hui le 140e anniversaire de la mort de Karl Marx que j’ai souhaité organiser cet échange sur les inégalités ; mais je n’en ai pas moins souhaité vous réunir ici, en cette galerie des Fêtes, pour la troisième édition de notre cycle de débats « l’Assemblée des idées ». 

Je remercie donc Claire Montialoux, Camille Landais et Gabriel Zuchman de s’être rendu disponibles pour cette discussion très utile, dont l’actualité n’aura échappé à personne. Merci également à Éric Le Boucher de l’avoir animée.

J’aurais aimé être présente dès le début, mais une réunion imprévue, dans une autre institution de la République, m’a obligée à changer mes plans. J’ai tenu cependant à vous rejoindre en conclusion de cette soirée, pour saluer votre présence à tous et votre participation.

Dès le premier jour de ma présidence, en effet, j’ai décidé d’ouvrir grand les portes de l’Assemblée nationale. 

Les ouvrir aux citoyens, aux visiteurs et aussi aux étudiants et aux scolaires : c’est ainsi que j’ai fait augmenter massivement le nombre de places de visites, pour que chaque Français puisse, s’il le souhaite, venir découvrir cette maison qui est la sienne. 

Ouvrir les portes de l’Assemblée nationale, nous l’avons aussi fait et continuons de le faire par la culture, à travers de nombreuses expositions et manifestations théâtrales ou musicales. 

Vous pouvez d’ailleurs admirer, dans la galerie des Tapisseries, juste à côté, une série de splendides photographies d’Alexandre Arminjon sur l’Iran. Et je vais bientôt inaugurer les installations du sculpteur Alexandre-Benjamin Navet dans divers espaces de l’Assemblée nationale : la Carte blanche du Printemps, que j’ai créée, permettra chaque année à un artiste émergent de venir s’illustrer au Palais Bourbon.

Après les concerts, les pièces de théâtre, les peintures, les photographies et les sculptures, il restait le cinéma ! J’aurai le plaisir de lancer, le 30 mars prochain, le premier week-end du film politique de l’Assemblée nationale. Cet événement débutera par une conférence sur les liens entre politique et fiction, dont nous débattrons avec Isabelle Giordano, Guillemette Odicino, Yves Jeuland et Pierre Schoeller.

Débattre ! Voilà le maître-mot, ici. S’intéresser à la vie de nos concitoyens, trouver des solutions pour améliorer leur quotidien, réfléchir à la société que nous voulons, c’est le mandat des députés, mais c’est aussi notre droit – et je dirais même notre devoir à tous.

Je tiens donc à ce que cette institution soit pour tous les Français celle du dialogue, et que les opinions s’expriment dans toute leur diversité.

C’est tout le sens de l’Assemblée des idées : mettre en valeur le rôle que tient la délibération dans notre Cité en faisant du Palais-Bourbon un lieu d’échanges et un véritable laboratoire d’idées auquel chacun peut apporter sa contribution. Car je le répète : nous avons tous notre mot à dire quand il s’agit de faire avancer notre pays.

Après les enjeux du logement, puis la place de la France dans le monde, cette troisième édition de l’Assemblée des idées a été consacrée à l’accroissement des inégalités ainsi qu’aux risques qu’il fait peser sur nos démocraties. 

C’est un sujet auquel je tenais tout particulièrement. 

La question des inégalités, qu’elles soient réelles ou ressenties, a une incidence sur notre pacte social. 

Avec le réchauffement climatique, la montée des inégalités est, je pense, l’un des enjeux majeurs en ce début du XXIe siècle. 

Ces inégalités sont multiples : économiques, mais aussi sociales, territoriales, culturelles, elles aggravent les discriminations ethniques ou de genre… Aucune nation ne peut sérieusement prétendre en être exempte. 

Ces inégalités font obstacle à l’accomplissement de la promesse républicaine. Comment concilier une société dont le système politique repose sur l’égalité des droits et les nombreuses inégalités de fait que subissent ou ressentent nos concitoyens ? 

Notre République se doit de tenir ses promesses, sa promesse d’égalité en particulier, partout et pour tous. Nous devons collectivement en être les garants. Merci à vous d’avoir nourri ce débat qui est loin d’être clos, mais que je suis fière et heureuse d’avoir suscité ici.

Et rendez-vous pour le prochain débat de « l’Assemblée des idées ». Je vous remercie.


 

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