Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Messieurs les ministres,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames, messieurs,

Je veux vous dire tout mon plaisir d’accueillir une nouvelle fois la remise des prix du Trombinoscope. Cette tradition a toute sa place dans ces salons, même si l’Assemblée nationale, comme toute la France, se trouve empêchée et engoncée dans cette phase de pandémie.

Je tiens à saluer M. François-Xavier d’Aillières, éditeur du Trombinoscope : il a su transformer, en quelques jours, cette cérémonie qui attire de nombreux élus et journalistes par temps cléments, en une cérémonie vidéo, respectant distances de sécurité et gestes barrières.

Au moment de conclure cette cérémonie, permettez-moi un bref rappel des lauréats de vos prix. En 2020, année des municipales oblige – et ce furent des municipales à épisodes –, il n’était pas tout à fait incohérent que les maires fussent mis à l’honneur.

Mme Hidalgo, réélue maire de Paris, M. Delafosse, devenu maire de Montpellier, ont été honorés. C’est probablement mérité.

Les sénatrices de l’année, au nombre de deux, ont, elles aussi, été maire ou adjointe au maire. Je veux parler de Mme Jacqueline Eustache-Brinio, qui fut maire de Saint-Gratien avant de devenir sénatrice du Val-d’Oise en 2017. Je salue aussi la sénatrice Nathalie Delattre, qui fut adjointe de M. Juppé à Bordeaux et qui, lors du dernier renouvellement du Sénat, est devenue vice-présidente de la Haute Assemblée.

Le député Patrick Mignola, lui aussi honoré d’un prix, fut lui aussi maire, à La Ravoire, en Savoie.

Bref, une cérémonie du Trombinoscope qui ressemble presque à une fête des maires… Il n’était donc pas tout à fait étonnant que le ministre de l’année soit Bruno Le Maire !

Avec un Plan de relance de plus de 100 milliards d’euros il est des désignations moins onéreuses… Je taquine, mais je veux dire toute l’estime que je porte au ministre Bruno Le Maire, qui fait l’ange quand je fais la bête, pour reprendre le titre de son dernier ouvrage.

Finalement, seules deux personnalités primées cette année échappent à cette kyrielle de maires.

Il s’agit d’abord de la chancelière Angela Merkel, reconnue Européenne de l’année – et je crois que l’on pourrait même dire : de la décennie. Chancelière depuis novembre 2005, elle a su mettre la construction européenne au rang des priorités allemandes, ce qui n’est pas tout à fait simple.

Je parlais du Plan de relance, en évoquant le ministre Le Maire. Je tiens à saluer la proposition historique de l’Union européenne du 21 juillet 2020, quand pour la première fois elle a décidé, sous la double impulsion franco-allemande, d’un endettement commun de 750 milliards d’euros pour construire l’Europe d’après. L’Europe s’est bâtie en évacuant les décombres des guerres passées ; et dans cette guerre actuelle, contre la Covid, elle décide d’aller plus loin encore dans l’intégration, dans la construction, dans les investissements. Cette reconnaissance est méritée et je tiens à remercier son excellence M. l’ambassadeur d’Allemagne en France qui est venu recevoir le prix décerné à Mme Merkel.

Je veux enfin saluer la révélation de l’année, notre Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.

Monsieur le ministre, vous allez fêter votre 60^e anniversaire cette année et c’est rassurant, pour toutes et tous, de constater que l’on peut être une révélation à tout âge.

Être surnommé « l’Ogre du Nord » pour devenir jeune ministre et révélation de l’année, c’est un parcours rare.

Aux yeux du Trombinoscope et de son redoutable jury de journalistes, présidé par Christophe Barbier, votre désignation comme ministre est une révélation : vous en deviendriez donc presque aimable, mais je ne veux pas nuire à votre réputation…

La liste de vos contempteurs semble toutefois plus longue encore que celle de vos louangeurs… Mais quant à moi, je veux vous dire mon estime et même ma respectueuse amitié.

Je pourrais déplorer l’absence, une fois encore, de Bretonnes ou de Bretons. Je pourrais tiquer sur la désignation de deux sénatrices, quand seul le président du groupe parlementaire du MoDem est désigné, mais je veux surtout retenir la qualité des personnalités honorées par le Trombinoscope.

Enfin, je veux vous le dire : j’espère très sincèrement que, l’année prochaine, nous pourrons organiser une cérémonie sans masques, une belle cérémonie de remise des prix dans la galerie des Fêtes de l’Assemblée nationale, comme de coutume.

Cette période n’est que contraintes et prudences, je veux vous remercier d’avoir permis, pour quelques instants, de nous l’avoir fait oublier.

À toutes les personnalités célébrées cette année par un prix du Trombinoscope, je veux dire mon estime sincère et chaleureuse.

Je vous remercie !