Ouverture de la Journée de mobilisation contre les cancers
Mardi 4 février
Galerie des fêtes
Seul le prononcé fait foi
Mesdames les députés Nicole Le Peih et Sandrine Josso, Monsieur le député Michel Lauzzana,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Madame la Directrice générale de Santé publique France,
Mesdames et Messieurs les Présidents et directeurs d'associations, d'instituts et de centres de recherche,
Mesdames et messieurs les chercheurs, soignants, patients,
Mesdames et messieurs,
C’était il y a 25 ans, jour pour jour, le 4 février 2000.
À l’aune du nouveau millénaire, Paris accueillait le premier Sommet international contre le cancer.
La France devenait alors le premier pays au monde à ratifier la Charte de Paris, qui avait pour objectif de « susciter une prise de conscience et de mobiliser la communauté internationale (…) face au cancer ».
Cette Charte prévoyait également la création d’une Journée mondiale contre le cancer. Le 4 février fut symboliquement choisi.
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25 ans après, où en sommes-nous ?
Il y a la nuit - et il y a l’espoir.
La nuit tout d’abord.
En 2004, la France connaissait une bascule historique. Le cancer devenait, devant les maladies cardiovasculaires, la première cause de mortalité.
Elle l’est toujours aujourd'hui pour les hommes. Au total, un quart des vies perdues en France - 162 400 vies selon les derniers chiffres - le sont à cause du cancer.
Aujourd’hui, 4 millions de nos concitoyens vivent avec ce « crabe » dont les tumeurs s’agrippent comme des pinces aux cellules. Et dans le monde, 1 homme sur 5 et 1 femme sur 6 développeront un cancer dans leur vie.
Mais je refuse de réduire ce fléau à des statistiques.
Parce qu'il n’y a pas un cancer, mais des cancers. Et surtout parce qu’au-delà des chiffres, il y a des vies.
Des vies suspendues dans l’attente d’un diagnostic, des résultats d’un traitement.
Des vies sauvées par la science et portées par la solidarité.
Mais aussi, des vies brisées et fauchées trop tôt.
Je veux ici saluer la mémoire de Clémentine Vergnaud, ancienne journaliste à France Info, dont le témoignage a bouleversé nombre de nos concitoyens. J’adresse ma solidarité et mon soutien à sa mère ici présente, Élisabeth.
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Ce sont en mémoire de toutes ces vies, c'est pour la vie que nous sommes réunis aujourd'hui.
Voici pourquoi nous ne faiblirons jamais.
D’autant plus que la nuit recule face à l’espoir.
Immunothérapies, vaccins, intelligence artificielle prédictive : ces avancées que vous évoquerez, lors d’une table-ronde dédiée, relevaient presque de la science-fiction le 4 février 2000.
25 ans après, elles sont à notre portée.
Nous ne parlons plus simplement de prolonger les vies. Nous parlons de les sauver.
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Mais parfois, sauver des vies ne nécessite pas de grandes percées scientifiques. Cela peut tenir en deux mots. Dépistage et prévention.
Une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie. Mais neuf sur dix en guérissent si ce cancer est détecté tôt.
Et pourtant, une femme sur deux ne participe pas aux campagnes nationales de dépistage.
Je l’ai dit aux Français : saisissez cette chance de vivre dans un pays où nous bénéficions de campagnes de dépistage, gratuites, accessibles.
Et pour mettre toutes les chances de notre côté, nous savons aussi que le dépistage doit aller de pair avec la prévention : cela signifie réduire toutes nos habitudes néfastes, l’alcool, le tabac, la sédentarité.
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Sortir de l’hésitation, c’est choisir la prévention. Tel était le premier message que je voulais vous adresser.
Mon deuxième s’adresse au monde du travail.
Il doit devenir beaucoup plus inclusif.
Car le cancer ne devrait jamais être une double peine, médicale et professionnelle.
Et pourtant, une personne sur trois en emploi ne travaille plus deux ans après un diagnostic.
Or perdre son travail, ce n’est pas seulement perdre son salaire.
C’est parfois perdre des repères, des relations, un lien à la société.
Il y a tant de témoignages poignants, touchants, révoltants, de femmes et d’hommes qui cachent leur cancer, par peur d’être rejetés, stigmatisés, licenciés. D’autres osent parler, mais se heurtent au silence ou à l’indifférence de leurs employeurs.
Cela doit changer. Cela doit cesser.
Alors je le dis sans filtre aux entreprises : bougez-vous.
Bougez-vous car les solutions existent. 89 % des salariés bénéficiant d’un poste adapté restent en emploi cinq ans après leur diagnostic, contre 69 % pour ceux qui n’en ont pas eu.
Aménageons donc les postes, partout, quand c'est possible.
Mais surtout, changeons les mentalités. Brisons le silence. Sensibilisons les employeurs. Parce que l’inclusion, c’est aussi une forme de guérison et de réparation.
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Mesdames, Messieurs,
À l’Assemblée nationale, nous avons fait de la lutte contre le cancer une priorité.
D’abord pour continuer à sensibiliser, à mobiliser, à interpeller.
En mars, et à l’initiative du député Michel Lauzzana que je salue, nos colonnades s’illumineront en bleu pour le mois du cancer colorectal, troisième cancer le plus fréquent chez l’homme, après la prostate et le poumon. L’Assemblée sera ainsi la première grande institution nationale à participer à ce mois de sensibilisation.
Chaque octobre aussi, notre colonnade se pare de rose contre le cancer du sein – de loin le plus fréquent chez la femme. Et il y a quelques semaines, nous avons accueilli la 21e édition de remise des prix et des bourses de recherche Ruban Rose.
En 2024, 2,4 millions d’euros ont été récoltés, contre 1,8 million en 2023. Certes, c’est une goutte d’eau face aux besoins immenses des équipes scientifiques, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Des grandes rivières dont certaines trouvent leur source ici, dans l’hémicycle de l'Assemblée.
Car c'est là, par les lois que nous votons, que nous pouvons changer la donne pour la santé et le bien-être des patients.
Et notamment des enfants.
Trois lois, promulguées entre fin 2021 et juillet 2023, ont ainsi affirmé un principe clair : aucun parent ne doit choisir entre son travail et la présence auprès de son enfant atteint de cancer. Elles ont doublé le nombre maximum de jours de congé de présence parentale, créé un congé spécifique en cas d’annonce d’une maladie chronique ou d’un cancer, garanti la protection contre le licenciement pour les parents décidant de prendre un congé de présence, ou encore renforcé leur accompagnement financier.
Au mois de décembre, une nouvelle proposition de loi, portée par Vincent Thiébaut, a, elle aussi, été adoptée à l’unanimité. Je souhaite saluer cette initiative à nouveau transpartisane, qui améliore la situation des familles dans de très nombreux domaines et qui pourra, je l’espère, rapidement poursuivre son parcours législatif au Sénat.
Pour ma part, je me souviens encore avec émotion de mon déplacement à Lyon, à l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, auprès d’enfants atteints de cancer et de leucémie. Pour eux, nous n’avons pas le droit de nous diviser.
Je veux également mentionner d’autres lois importantes et très concrètes adoptées par l'Assemblée nationale.
En février 2022, l'Assemblée fut ainsi de nouveau au rendez-vous de la responsabilité, en adoptant une loi pour réduire à cinq ans le droit à l’oubli pour les personnes ayant eu un cancer.
L’année suivante, nos députés avaient adopté une autre disposition concrète pour la prise en charge intégrale des prothèses capillaires pour les patients sous chimiothérapie. Parce que le soin est aussi une question de dignité.
Et mardi dernier, un nouveau pas en avant a été acquis : la proposition de loi visant à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au cancer du sein a été définitivement adoptée à l'Assemblée, à l’unanimité.
Elle prévoit une prise en charge intégrale des soins spécifiques au cancer du sein, y compris les soins supports souvent oubliés. Elle limite aussi les dépassements d’honoraires qui creusent les inégalités.
Je me félicite que les députés aient souhaité inscrire ce texte à l’ordre du jour transpartisan.
Parce que le cancer est l’affaire de toute la société, pas seulement des patients ou des soignants. Parce que le cancer n'est ni de droite ni de gauche. Parce que dans une Assemblée fracturée et fragmentée, il y a des causes partagées qui transcendent tout.
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Ce sont ces engagements que nous portons, avec cet évènement. Je remercie les députés Nicole Le Peih, Michel Lauzzana et Sandrine Josso d’en être à l’initiative.
Ensemble, faisons de cette Journée un moment de réflexion, mais surtout un levier d’action.
Et surtout, soyons fiers.
Soyons fiers d’être en France.
Fiers d’être dans une nation où l’on ne vous demande pas votre carte bleue ou votre passeport avant de vous soigner.
Soyons fiers de notre excellence scientifique, de notre institut Gustave Roussy, ce premier centre de recherche sur le cancer en Europe, dont je salue le directeur général et où je me suis rendue en octobre.
Soyons fiers de nos médecins et chercheurs, qui méritent d’être encouragés, financés à la hauteur de leur excellence.
Soyons fiers, enfin, d’être une nation pionnière. Avec la Charte de Paris. Avec le Plan Cancer en 2003. C’était la première fois au monde qu'un pays se dotait d’un plan global et transversal, du dépistage aux droits des patients. Son héritage se poursuit aujourd'hui avec la stratégie décennale de lutte contre les cancers, qui nous engage jusqu’en 2030 et dont le budget atteint 1,74 milliard d’euros jusqu’en 2025, une augmentation de 20% par rapport au précédent Plan Cancer.
Ce tout premier Plan Cancer, nous le devions au Président Chirac dont je veux ici citer son discours fondateur de 2003 : « Le cancer ne sera pas vaincu en un jour. Mais, un jour, il le sera, parce que nous nous engageons et parce que tous les moyens nécessaires seront mis en œuvre (…). Soigner le cancer, guérir le cancer, c'est une école d'humilité et de détermination. C'est un acte magnifique d'humanité. »
Chers tous, portons cette humanité avec fierté et détermination. Portons-la pour les patients, pour leurs proches, pour l’avenir. Merci.
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