Salle Lamartine

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

Madame la Cheffe des Forces Démocratiques,

Monsieur le Président du groupe d’études à vocation internationale sur la Biélorussie,

Madame l’Ambassadrice, envoyée spéciale pour la Biélorussie,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Chers amis de la Biélorussie,

Vous êtes ici chez vous, à l'Assemblée nationale, dans la maison des peuples libres.

Dans la maison des peuples souverains, qui refusent de se soumettre.

Après Berlin, après Rome, je suis fière que la troisième réunion de notre Alliance se tienne ici, dans le cœur vibrant de la démocratie française.

Notre forum de Paris, chère Svetlana, concrétise l'engagement que nous avions pris en février dernier, avec les Présidents Bruno Fuchs et Frédéric Petit. Je veux ici saluer leur soutien sans faille - comme celui du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et de tous les autres parlementaires réunis dans notre Alliance.

Car le combat pour la Biélorussie libre n'est pas l'affaire d'une seule nation - mais celui d'une coalition des consciences européennes.

Et cette coalition, aujourd'hui, a un visage : le nôtre.

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Chers parlementaires de l’Alliance, vous représentez aujourd'hui 14 pays et assemblées différentes. Tous ensemble ici réunis pour la Biélorussie, nous incarnons la diplomatie parlementaire en action.

Cette diplomatie, c'est la diplomatie des peuples libres. Celle d’un dialogue franc et vrai, de peuple à peuple, par-delà les frontières et les partis.

Et au cœur de notre action diplomatique, il y a bien sûr vous, chers représentants de l’opposition biélorusse dans toute sa diversité.

Certains d’entre vous sont revenus de l’enfer des geôles d’Alexandre Loukachenko. Et aujourd'hui encore, vous continuez à vous battre pour obtenir la libération de ceux qui restent incarcérés et pour aider leurs proches.

Vous êtes le visage vivant du courage – et nous entendrons avec gravité et émotion tous vos témoignages aujourd'hui.

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Chers amis de la Biélorussie libre,

Six mois ont passé depuis le dernier forum de l’Alliance. Six mois durant lesquels les crises aux frontières orientales de l’Europe se sont encore durcies.  

Pourtant, ce contexte géostratégique est aussi porteur d’espoir. Un espoir venu de Moldavie – où, malgré les multiples ingérences russes, un peuple libre et souverain a clairement choisi la démocratie et l’Europe.

Cette large victoire électorale nous l’a aussi rappelé : la Résistance européenne se conjugue au féminin. Avec les Présidentes Maia Sandu et l’ancienne Présidente de Géorgie, Salomé Zourabichvili. Avec vous, chère Svetlana. Avec vous toutes ici réunies.

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Espoir, oui. Mais un espoir armé de lucidité et de vigilance.

Car la guerre d’agression russe meurtrit toujours l’Ukraine. Car des sociétés civiles, de Tbilissi à Minsk, sont muselées. Et car les ingérences russes se multiplient, de Bucarest à Paris.  

Face à ces menaces, une coupable tentation pourrait naître : oublier – ou pire, sacrifier –  la Biélorussie.

Notre message, aujourd'hui, est donc simple.

Nous ne vous oublierons pas. Nous ne vous abandonnerons pas.

Dans les futures négociations, la Biélorussie ne sera pas la variable d’ajustement d'une paix munichoise.  

Car ces crises s’entrecroisent. Vous l’avez dit, chère Svetlana, au Parlement européen, je reprends vos mots : « Nous combattons pour l’Ukraine, car nos destins sont liés. Sans une Ukraine libre, il n'y aura pas de Biélorussie libre. Et il n'y aura pas de paix durable en Europe sans une Biélorussie libre. »

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Libre, la Biélorussie ne l’est plus depuis 1995, date des dernières élections démocratiques selon l’OSCE.

Trente ans de droits bafoués et d’élections volées.

Trente ans de dictature, depuis que l’autocrate Alexandre Loukachenko a commencé le premier de ses sept mandats.

Une dictature contre laquelle s’est levé tout un peuple, en scandant : « Vive la Biélorussie ! »

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Chère Svetlana, en vous apportant son soutien, le peuple biélorusse a démontré son désir de liberté, que la France et ses partenaires européens ont reconnu.

Votre ténacité et votre courage ont maintenu vivante l’aspiration commune des Biélorusses à la démocratie et à la paix.

Chère Svetlana, c'est la troisième fois que je vous reçois à l'Assemblée nationale. Mais aujourd'hui, c’est la première fois que nous avons l'immense émotion de vous revoir avec votre mari, cher Sergueï Tikhanovski.

La France a salué votre libération, en juin dernier. Comme celle de tous les prisonniers récemment libérés, le mois dernier.

C’est la preuve que le courage de l’opposition, conjugué à la pression internationale, arrache des résultats tangibles. Au risque de votre vie, vous ne vous êtes jamais découragés.   

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Mais ne soyons pas dupes. La vraie liberté, ce n'est pas quitter sa prison pour être contraint à l'exil. C’est vivre libre dans son pays.

Or, la Biélorussie est aujourd'hui l’un des pays au monde comptant le plus de prisonniers politiques par habitant.  

Voici pourquoi notre message doit être d’une absolue fermeté, sans compromission possible.

Fermeté, car nous ne reconnaîtrons jamais la légitimité d’Alexandre Loukachenko et de son parlement fantoche.

Fermeté, car le régime de Minsk, en vassal de Moscou, s’est fait le complice de Vladimir Poutine et de l’agression russe.

Fermeté, car Alexandre Loukachenko mène une guerre hybride à toute l’Europe, en instrumentalisant la misère des migrants.

Fermeté dans les discours donc. Mais aussi fermeté dans les actes.

310 individus et 46 entités sont aujourd'hui sous sanctions européennes. Quatre banques sont exclues du système SWIFT.

Nous appelons également à de nouvelles libérations, à l’arrêt de la répression politique et à la fin de tout soutien à l’effort de guerre russe.

Ces points ne sont pas négociables. Nous resterons intransigeants et n’hésiterons pas à aller plus loin s’il le faut.  

Enfin, s’agissant des membres du régime, les parlementaires de l’Alliance l’ont dit clairement à Rome. Il n’y aura pas d’impunité. Aucune.

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Mais au-delà des sanctions contre le régime, il y a le soutien à la nation biélorusse. Pour préparer l’avenir : celui d’une Biélorussie libre, démocratique et souveraine.

Les objectifs de l’Alliance tracent pour cela notre feuille de route : libérer tous les prisonniers politiques ; soutenir les Biélorusses exilés ; organiser des élections libres. Et notre responsabilité est aussi de conseiller l’opposition sur la rédaction d’une constitution démocratique.

Enfin, nous répondrons toujours présents pour soutenir cette société civile biélorusse admirable qui prend des risques inouïs.

Journalistes, ONG, opposants, anciens prisonniers politiques : vous luttez pour votre liberté. Mais vous vous battez aussi pour les droits humains universels, ceux proclamés par l'Assemblée nationale française en 1789. 

Dans ce combat pour la démocratie, nous le savons, les médias et les journalistes indépendants paient un prix exorbitant, alors que la Biélorussie est le 3^e pays au monde qui compte le plus de journalistes en prison.  

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Nous devons soutenir ardemment toutes ces voix de la liberté.

C’est pourquoi j’ai décidé de marrainer une femme admirable de courage, Liliya KACHAN, médecin de profession, mais aussi très suivie sur les réseaux sociaux. Elle documentait, vidéo après vidéo, photo après photo, l’élan du peuple biélorusse pour la liberté.

Elle est aujourd'hui détenue suite à sa participation aux manifestations et pour avoir, je cite, « organisé et préparé des actions qui violent gravement l’ordre public ». Alors qu'elle ne nuisait gravement qu'à l’autocratie dirigée par Alexandre Loukachenko.

Je remercie également tous mes collègues députés qui se sont engagés à parrainer des prisonniers politiques biélorusses. Notre message est simple : plus le régime voudra taire ces voix de la résistance, plus nous les ferons entendre.

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Chers amis de la Biélorussie libre, démocratique et souveraine,

Je conclurai avec vous, chère Svetlana, je vous cite : « Peu importe à quel point ils essaient de nous réduire au silence, de nous intimider ou de briser notre volonté, nous restons fermes et déclarons fièrement : ‘Vive la Biélorussie !’ »

Jivè Bèlarus !

Je vous remercie et vous souhaite d’excellents travaux.