Madame la Ministre, chère Bérengère Abba,
Messieurs les ambassadeurs, cher Olivier Poivre d’Arvor, cher Serge Segura,
Mesdames et messieurs les parlementaires, et tout particulièrement, nos deux animateurs et organisateurs de cette manifestation, chère Maïna Sage et cher Jimmy Pahun,
Messieurs les Amiraux,
Mesdames et messieurs les élus, présidents d’association, armateurs, scientifiques et marins,
Mesdames, messieurs, chers amis et presque compagnons d’équipage,

Plus de trois ans à la présidence de l’Assemblée nationale, installé à ce poste de vigie qu’est le Perchoir, je continue de garder le cap !

C’est-à-dire : inscrire la mer parmi nos priorités nationales. 

Et je veux saluer le travail de nombreux députés qui se sont mobilisés, qui ont su veiller au grain ! Quelle que soit leur famille d’origine, quel que soit leur port de mouillage, ils ont su être du même bord : celui de la mer et des océans.

Longtemps le monde maritime, dans sa diversité, sa complexité, sa richesse, fut mené en bateau. La mer et les océans faisaient l’objet de quelques grands discours, mais à l’heure d’arrimer enfin une politique publique, il fallait le plus souvent faire avec les moyens du bord et voir la mer traitée par cabines, à fond de cale. 

À l’heure de la simplification administrative, des orientations budgétaires, voire des priorités diplomatiques, c’était à nouveau le Pot au Noir. Depuis deux ans, c’est le branle-bas de combat !

L’Assemblée nationale a viré de bord et s’est même mise au taquet : team maritime, aides fiscales, G7 parlementaire consacré au sujet avec, pour la première fois, une résolution commune des sept présidents d’assemblée sur la préservation de la mer et des océans. 

J’ajouterai de nombreux rapports dont celui du Président Mélenchon, la fête de la mer et du littoral et une mobilisation très forte des députés ultramarins, qui n’ont jamais si bien portés leurs noms. 

La Bretagne est partageuse et le député d’Ouessant que je suis est heureux de voir désormais la Malouine qui traversa les océans vers Saint-Pierre-et-Miquelon devenir ministre de la Mer, de plein exercice, je veux parler d’Annick Girardin.

La semaine prochaine, à l’initiative de Maïna Sage et de Jimmy Pahun, ce sera un projet de résolution qui viendra en discussion dans l’hémicycle. Je ne veux pas douter de son adoption. Je veillerai au grain ! 

Ce texte vise à proclamer officiellement et juridiquement notre volonté commune de faire plus et mieux pour les océans, pour leur préservation, mais aussi pour leur connaissance.
71% de la surface du globe, ce sont les eaux des océans ; la mer fournit près de la moitié de l’oxygène essentiel à la vie sur notre planète et elle concentre un cinquième des protéines animales que consomme l’humanité. 

Par ailleurs, l’océan joue un rôle primordial en tant que régulateur du climat : sans les masses maritimes, les températures dans l’atmosphère seraient d’au moins 35 degrés plus élevées. On peut d’ailleurs s’étonner qu’elles n’aient pas été davantage évoquées lors des discussions de la COP 26 qui viennent de timidement s’achever.

La France, grâce à sa présence Outre-mer en particulier, dispose du deuxième domaine maritime mondial. Il couvre près de 11 millions de km².

En tant que nation maritime, nous devons donner l’exemple et protéger plus efficacement encore les mers et les océans se trouvant sous juridiction française.

Le vaste domaine maritime français constitue un atout. C’est aussi une responsabilité. Comment faire face aux deux ?

Après avoir évoqué cet enjeu crucial dans l’ambitieux programme « France 2030 », le Président de la République a annoncé qu’il prendrait l’initiative, en début d’année prochaine, d’un « One Ocean Summit ».

Bien inspiré, il a même officialisé que ce sommet mondial se tiendrait à Brest. 

Je ne manquerai pas d’être présent, avec de nombreux parlementaires, pour faire prospérer la résolution parlementaire et toutes vos propositions et préconisations, lors de cet événement international. 

L’océan semble infini, mais il a aussi ses limites. À nous de contribuer à le préserver. 

Permettez-moi, pour conclure, messieurs les Ambassadeurs, de citer l’un de vos grands anciens dans la Carrière. Un écrivain, qui fut diplomate et fou de la mer et des cieux, un probable inspirateur, Romain Gary :

« Parfois je lève la tête et regarde mon frère l'Océan avec amitié : il feint l'infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout à ses limites, et voilà pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas. »

Il n’est plus temps de louvoyer. Je me sais « éléphant » devant cet aréopage maritime, je vous souhaite donc de bons travaux, de belles manœuvres et vous retrouverai à l’issue pour border l’artimon.

Bon vent !