Ouverture de la cérémonie de la remise des trophées des éco-maires

Mercredi 7 avril

Hôtel de Lassay
seul le prononcé fait foi

Mesdames, messieurs,

Je suis heureux d’ouvrir la cérémonie de remise des Trophées Éco-actions, organisée par l’Association nationale des maires et des élus locaux pour l’environnement et le développement durable.  

Ici, nous avons pris l’habitude d’appeler cette association, plus simplement, « les Eco-Maires ». Un label qui mériterait d’être déposé, tant il est clair et sympathique.

J’ai parlé d’habitude car c’est aujourd’hui, si je compte bien, la trentième fois que l’Assemblée nationale accueille cette remise des trophées. Il s’agit d’un rendez-vous annuel apprécié de tous, qui remplit habituellement l’hôtel de Lassay d’une foule joyeuse, aussi diverse qu’engagée. 

Le grand nombre de participants qu’accueille toujours la galerie des Fêtes pour ce rendez-vous, et leur enthousiasme, montrent chaque année que les questions d’environnement nous concernent tous, quel que soit notre âge, quel que soit notre territoire. 

Cette manifestation nous rappelle aussi, chaque année qu’il n’y a pas de monopole de l’action quand il s’agit de protéger la biodiversité, de promouvoir les énergies renouvelables ou de diminuer les pollutions…

En 2021, évidemment, notre cérémonie se déroule dans des circonstances très particulières. Le strict respect des règles de distanciation, mais aussi des règles de déplacement entre régions, ne nous permet pas, cette année, de ressentir en direct l’énergie communicative des participants. L’association a dû repenser complètement le déroulement des délibérations et de la remise des trophées. 

Eh bien je veux l’en féliciter, car c’était une gageure. Et nous pourrions dire que la capacité à se réinventer constitue justement, depuis l’origine, l’une des caractéristiques de l’association. Les 2 000 collectivités qu’elle réunit sont de toutes tailles, en métropole et outre-mer, et de la plus grande diversité politique. Mais toutes ont en commun d’avoir choisi de ne pas subir, sans rien faire, les dégradations environnementales, et d’avoir précisément su se réinventer. 
Je salue tout particulièrement la persévérance du président Guy GEOFFROY, du président délégué Jean-Pierre BOUQUET et de leur équipe, au nom de toutes ces collectivités. 

Nous réinventer… J’ai envie d’entendre, dans ce mot d’ordre, l’ampleur de la transformation dont a besoin notre société pour surmonter les crises que nous traversons. Je ne rappellerai pas, ici, les ordres de grandeur du changement climatique et de la perte de biodiversité, encore moins devant Bruno DAVID, président du muséum d’histoire naturelle et qui parraine l’édition de cette année.

Quand, comme vous tous, on a la taille de ces phénomènes à l’esprit, on prend la mesure du défi. Car il ne s’agit pas d’ajuster un paramètre ou deux au sein de notre machine socio-économique, ni de changer un détail ou deux dans nos habitudes. Il faut des changements à l’échelle des phénomènes observés.

Telle est l’ambition des débats parlementaires qui se tiennent actuellement dans l’hémicycle, autour du projet de loi de lutte contre le changement climatique. Je constate, et je m’en réjouis, l’activité inouïe des députés autour de ce texte. Pour autant, ce ne sont ni la réalité du changement climatique et de la perte de biodiversité, ni la responsabilité de l’activité humaine, qui font débat. 

Le nombre des articles a presque doublé lors de l’examen en commission, un nombre record d’amendements ont été déposés en séance, et trois semaines de débat sont à peine suffisantes, en première lecture, pour étudier le texte dans son intégralité. Je suis également frappé de la grande créativité de mes collègues, qui avancent des solutions inventives dans la discussion. 

C’est aussi un projet de loi incroyablement transversal, puisqu’il touche à des secteurs aussi différents que la publicité, les transports, la consommation, l’alimentation, le logement… Voilà d’ailleurs l’un des signes les plus nets de ce besoin de réinvention que j’évoquais. La lutte contre le changement climatique peut interroger la manière même dont nous avons organisé l’action publique. L’optimisation de chaque politique publique, en silo, n’aboutit pas au meilleur résultat quand il s’agit d’un enjeu aussi global que le climat. 

La semaine dernière, de nombreux débats ont également mis en perspective les relations entre norme nationale et norme locale. Là encore, l’organisation de l’action publique doit tirer bénéfice à la fois de la solidité d’une règle imposée à tous et de l’efficacité de décisions prises par les collectivités, en particulier les communes, décisions qui sont mieux adaptées et donc mieux appliquées. 

La forme qu’a prise la décentralisation, dans notre pays, nous permet de gagner sur les deux tableaux : imprimer un mouvement d’ampleur à l’échelle des crises, sur tout le territoire national, tout en permettant à chacun d’en être l’acteur engagé, inventif et efficace. 

Cette réinvention de l’action publique s’accompagne, à mes yeux, d’un intérêt renouvelé pour l’esprit de la loi. L’émergence d’une volonté générale en faveur de la lutte contre le changement climatique et pour la biodiversité ne fait pas de doute. Toutefois, les leviers d’action concrets peuvent conduire à remettre en question telle ou telle habitude individuelle, ou l’équilibre économique de telle ou telle entreprise, voire de tel ou tel territoire. Nous devons le reconnaître. Ces remises en question ne sont pas des jugements de valeur, et encore moins des anathèmes moralisateurs. Certaines ont même vocation à être compensées par la solidarité nationale ou locale, d’ailleurs. 

La lutte contre le changement climatique et pour la biodiversité nous conduit en tout cas à réinvestir l’essentiel : le fonctionnement de notre démocratie, dans nos collectivités territoriales comme à l’échelle de la nation tout entière. Les éco-trophées apportent la preuve, cette année encore, que la vigueur de la démocratie est notre meilleure force pour surmonter les crises.

Je vous remercie.

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